By jeanmarcmorandini.com
Sexe

Pervers: Pour Jesse Bering, nous sommes tous des pervers sexuels


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H&O publie l’édition française de Pervers , l’essai du psychologue américain Jesse Bering. « Livre léger sur la perversion sexuelle » selon son auteur.

Pervers démontre que la déviance sexuelle est beaucoup plus fréquente qu’on ne veut bien l’admettre. Exhibitionnisme, fétichisme, frotteurisme, pédophilie, , sadisme, voyeurisme, travestissement fétichiste : Jesse Bering nous éclaire sur la façon dont la société traite les différentes paraphilies. Ouvrage autour de la psychologie des désirs inexprimés ou indicibles. L'ouvrage se débarrasse de toute considération morale et nous invite à réfléchir à un nouveau système de valeurs.

Que se passe-t-il vraiment dans la tête de la personne aimée ? Est-on sûr d’être au centre de ses pensées, de ses désirs ? Quels sont ses fantasmes inavoués : les pieds (c’est assez courant), la Tour Eiffel (c’est plus rare !) ?

Car « l’extravagance sexuelle pour l’un peut être la routine pour un autre » rappelle Jesse Bering dans Pervers, essai qui a rencontré un grand succès aux États-Unis.

« Le sexe anime notre cerveau social »

Le scientifique mêle recherches récentes et études plus anciennes, expériences personnelles et histoires étonnantes pour s’attaquer sur un ton volontai­rement enjoué aux hypocrisies et aux préjugés qui entourent trop souvent nos jugements sur la sexualité des autres. Pervers invite à distinguer l’idée de l’action, la question morale du préjudice à autrui, réhabilitant ainsi les perversions dans la sexualité entre adultes consentants.

Jesse Bering pointe aussi les anomalies judiciaires, les dérives scientifiques et pose le problème du relativisme diachronique et culturel. L’auteur nous rappelle par exemple la condamnation sociale de l’homosexualité au XIXe siècle qui a transformé les sociétés modernes en « aires géantes de production de troubles psychiatriques générés par la honte et l’anxiété » ou encore la médicalisation de l’excision chez les femmes jugées nymphomanes au XVIe siècle…

« Quand on lit ce livre, on ne peut être qu’horrifié par ce que l’on a fait dans le passé vis-à-vis de ceux que l’on considérait comme des pervers.

Du coup, cela nous oblige à nous interroger sur ce que l’on fait aujourd’hui vis-à-vis de ceux que l’on considère actuellement comme des pervers » commente le biologiste Pierre-Henri Gouyon dans un entretien critique avec le psychiatre Christian Giroux publié en postface de Pervers. Dans ce livre d’une grande humanité, Jesse Bering nous encourage à être nous-mêmes car « les excuses ne doivent porter que sur les choses que nous avons mal faites, non sur les êtres que nous sommes ».

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