By jeanmarcmorandini.com
Santé

Explosions Bruxelles: L'hôpital Saint-Luc prêt à soigner les blessés en priorité


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Une double explosion a eu lieu ce mardi un peu avant 8 heures dans le principal aéroport belge , à Bruxelles. Le plan catastrophe a été déclenché et l'évacuation est en cours. On compte plusieurs blessés, dont des enfants : 10 morts et une trentaine de blessés en provenance de l'aéroport selon l'hôpital Saint-Luc.

Le Pr   Philippe Meert , chef du service des urgences des Cliniques universitaires Saint-Luc, avait évalué le nombre de places U qui pourraient directement accueillir des blessés dans un entretien accordé à healthcare suite aux attentats de Paris .   «Dans le cadre du Plan Mash, les hôpitaux sont tenus de proposer une capacité d’accueil en première intention. Un hôpital doit être capable d’accueillir dans la première heure, grâce à une réorganisation interne, un certain nombre de patients. Au total, il y en aurait plus de 220 places dans les hôpitaux bruxellois : 36 patients U1 (urgences immédiates: balles dans le thorax, coma…), 60 patients U2 (traitement chirurgical dans les 2 heures: plaies importantes, factures ouvertes…) et 150 patients U3 (des patients blessés «légers» et/ou psychologiquement traumatisés). Les hôpitaux bruxellois – sans devoir faire appel aux grands hôpitaux situés à Anvers, Leuven, Gand et aux hôpitaux privés de Bruxelles qui n’ont pas un service d’urgence spécialisé – pourraient accueillir près de 220 patients dans la première heure. Je ne dis pas qu’une telle prise en charge serait facile si nous devions faire face aux conséquences d’un attentat mais les hôpitaux sont préparés et ont une capacité d’adaptation pour répondre à ce genre de situation de crise.»

L’urgentiste rappelait que la Belgique a prévu plusieurs procédures pour répondre à des catastrophes: le plan Mash actif depuis 1991 au niveau de chaque hôpital, le PIM (plan d’intervention médicale) et le plan d’urgence provincial. «Le plan Mash se limite à l’organisation de l’hôpital lorsqu’il y a un afflux de victimes. Celui-ci peut être causé par une irradiation, le choléra, une inondation, une explosion… Tous les hôpitaux sont tenus d’élaborer un plan de mise en alerte des services hospitaliers.

Le chef des urgences des Cliniques universitaires Saint-Luc remarquait que, contrairement à Paris, les équipes de secours pourraient rapidement rejoindre les services d’urgences des grands hôpitaux situés en dehors de Bruxelles. «Le Gasthuisberg (KUL), qui est le plus gros hôpital du pays, se trouve à 20 minutes en voiture de Bruxelles. Les Cliniques St-Pierre d’Ottignies ne sont pas loin non plus. Ainsi que les hôpitaux d’Anvers, de Gand… Nous aurions une zone tampon s’il y avait un afflux considérable de blessés.»   

A la question de savoir si certains hôpitaux belges avait développé des services formés depuis des années à la médecine de guerre, le spécialiste avait répondu «En Belgique ce type de centre n’existe pas, mais on peut se former à la médecine de guerre. Il faut noter que la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris – qui est responsable des premiers secours – est une structure paramilitaire. Y travaillent de nombreux professionnels qui ont une formation et un statut militaires. Trois médecins de l’armée collaborent à notre service des urgences à Saint-Luc mais nous ne sommes pas pour autant capable de pratiquer de la médecine de guerre. A priori, ce genre de médecine se fait sur le terrain. Nous n’avons ni la mission, ni les compétences pour aller nous battre sur le terrain pour sauver des vies. Un adage de bon sens dit que les soignants ont pour première mission de ne pas se mettre eux-mêmes en danger. Un soignant blessé ou mort est inutile. Nous devons rester en retrait et attendre qu’on nous amène les victimes. Par ailleurs, la chirurgie de guerre n’est pas fondamentalement différente que la chirurgie viscérale ou orthopédique. Les conditions de travail sont différentes mais les chirurgiens sont capables d’y faire face même s’ils n’ont pas une formation spécifique.»


Belgique: Explosion à l'aéroport bruxellois de... par morandini

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