By jeanmarcmorandini.com
Santé

Un communiqué de la Smerep sur la contraception jugé "culpabilisateur", "paternaliste" et "sexiste"


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Un pharmacien de 36 ans a  dénoncé sur Twitter , mardi 13 septembre, le contenu du communiqué de la  Smerep , qui "tire la sonnette d'alarme quant aux comportements à risque des jeunes femmes ayant trop souvent recours à la contraception d'urgence ou l'IVG". Un avis qui a suscité de nombreuses réactions sur le réseau social à l'encontre de la mutuelle étudiante. 

"Il y avait d'autres manières de parler de la contraception, sans culpabiliser les femmes, et sans leur faire la morale", s'indigne Karim. 

Le pharmacien effectuait une recherche sur la contraception d'urgence et a trouvé le communiqué sur des sites anti-IVG", comme Alliance Vita. "Au début, je me suis dit que les propos de l'assureur avaient été détournés", explique-t-il à franceinfo. 

Pour le pharmacien, " pointer du doigt d es résultats alarmants" , en expliquant que  "20% des lycéennes ont déjà eu recours à la contraception d'urgence,  c 'est très maladroit et cela stigmatise le recours à la pilule du lendemain, en adoptant une posture moralisatrice, alors que ce n'est pas son rôle". 

Pour Karim c'est "une pratique de réduction des risques". Et surtout, "la contraception, c'est l'affaire de la femme, mais également de l'homme !" 

L'assurance étudiante a  "tenu à exprimer ses regrets si une possible maladresse dans la rédaction de ce texte a pu conduire à une interprétation erronée de ses propos." 

Pour Hadrien Le Roux, le président de la Smerep, contacté par   BuzzFeed News , le communiqué n'était   " en aucun cas un jugement moral" , au contraire, il était destiné à favoriser  "plus de prévention ".

 

Voici le communiqué:

 

À l’occasion de la Journée Mondiale de la Contraception, le 26 septembre prochain, la SMEREP tire la sonnette d’alarme quand au comportement à risque des jeunes femmes ayant trop souvent recours à la contraception d’urgence ou encore à l’IVG. Plus d’une étudiante sur trois ne prend pas de pilule contraceptive La dernière enquête santé menée par la SMEREP auprès des étudiantes françaises révèle que 36% d’entre elles ayant déjà eu des rapports sexuels, ne prennent pas de pilule contraceptive.

Les raisons sont nombreuses (impact négatif sur la santé pour 16%, manque de confiance pour 10%) mais l’explication principale reste le fait qu’elles se protègent par un autre moyen contraceptif.

En effet, elles sont 87% à déclarer utiliser le préservatif pour éviter une grossesse. L’étude pointe cependant que 70% des étudiantes françaises n’utilisent pas systématiquement le préservatif lors d’une relation sexuelle.

Plus de 20% des lycéennes ont déjà eu recours à la contraception d’urgence L’étude montre également que 42% des étudiantes françaises ayant déjà eu des rapports sexuels, ont déjà eu recours, au moins une fois, à la contraception d’urgence (ou « pilule du lendemain »).

Près de 10% d’entre elles y ont eu recours 3 fois et 3% plus de 5 fois ! Les résultats sont également alarmants sur la population des lycéennes françaises, puisqu’elles sont plus d’1 sur 5 à déclarer avoir déjà eu recours à la contraception d’urgence, dont 7% y ont déjà eu recours 2 fois et 2%, plus de 5 fois.

Si l’on fait un focus sur l’Ile-de-France, les lycéennes sont 31% à avoir déjà pris la pilule du lendemain. Près de 10% des lycéennes franciliennes ont déjà eu recours à une IVG Enfin, l’enquête de la SMEREP dévoile que 6% des lycéennes ont déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG), et ce, 2 fois pour certaines.

Avec un focus en Ile de-France, ce chiffre atteint près de 10%.

Concernant les étudiantes, le chiffre est légèrement inférieur, puisqu’elles sont 5% à avoir déjà eu recours à une IVG, mais 3 fois pour certaines d’entre elles (1%).

« La SMEREP tient à alerter sur ces situations vécues par les jeunes femmes et sur les conséquences psychologiques parfois graves qu’elles peuvent vivre lors de la pratique d’une intervention volontaire de grossesse », déclare Pierre Faivre, Administrateur, Chargé de prévention à la SMEREP.


“Parlons peu, parlons cul !”, la websérie sur... par morandini

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