By jeanmarcmorandini.com
Santé

Cancer : Deux médecins oncologues vous indiquent dans un livre les bonnes questions à poser


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Quelles sont les bonnes questions à poser à son médecin lorsqu'on apprend qu'on est atteint d'un cancer? Nicole et Gérard Delépine, médecins oncologues, aujourd'hui retraités ont écrit un guide pratique autour des cancer les plus fréquents. 

Le livre de Nicole et Gérard Delépine, médecins oncologues, s'adresse au patient atteint d'un cancer.  Les auteurs qui dénoncent une bureaucratisation de la santé depuis les plans Cancer, invitent le malade à redevenir sujet et non plus seulement « objet de soins ». Et prônent le rééquilibrage du dialogue entre le médecin et son patient.

Dans un entretien accordé à Paris Match , il indique que "le livre repose sur l'importance, pour le malade, de bénéficier d'un consentement éclairé. Avant d'accepter un schéma de traitement, il doit comprendre pourquoi celui-ci a été décidé. Concrètement, quels conseils donneriez-vous à celui qui vient d’apprendre qu’il a un cancer? D'abord, qu’il s'accorde le temps de la réflexion. Ne pas confondre vitesse et précipitation et mûrir la décision du traitement qui a été proposé. Si on doit démarrer une chimiothérapie, on peut demander à son médecin pourquoi la chirurgie n’a pas été proposée. Si c'est parce qu'on n'est pas opérable, on peut tout de même rencontrer le chirurgien pour lui poser directement la question. On découvrira peut-être que celui-ci n'a pas vraiment vu votre scanner car on vous avait déclaré "inopérable". Or parmi ces cas, il y a des gens qui peuvent et doivent bénéficier d'une opération avant d'entamer la chimiothérapie. On peut aussi demander les taux de guérison du traitement proposé. On vous répondra peut-être qu'il n'y en a pas car c'est une molécule très récente. Vous saurez alors qu’il s’agit d’un essai clinique. On peut vous donner des résultats sur quatre à six mois, au terme d'une étude dite "pivot". "Avez-vous plus de guéris au bout de 5 ans?", "Quels sont les effets secondaires de cette drogue?" Il faut obtenir ces informations."

Et d'ajouter qu'il faut que  le patient à questionne son médecin sur les traitements plus anciens. "C’est la condition pour que son consentement soit véritablement éclairé. Pour beaucoup de maladies, les traitements conventionnels (publiés et démontrés efficaces) présentent des résultats intéressants mais les malades n’en bénéficient plus. Ils ne savent même pas qu’ils existent et se demandent même s’ils ont le droit de les avoir. "Quels sont les traitements éprouvés et publiés dans la maladie que j’ai, au stade où j’en suis?" "Est-ce que je peux en bénéficier?" "Pourquoi ne me les proposez-vous pas?" Cela ne veut pas dire que l’on s’oppose à la décision, mais que l’on veut savoir sur quelles bases celle-ci a été prise. Certains préféreront les molécules récentes. D’autres seront plus rassurés d’avoir un traitement dont on connaît les tenants et les aboutissants, même s’il est plus ancien, que de recevoir une nouvelle molécule dont on ne sait rien. Les nouvelles drogues ne sont pas plus toxiques que les précédentes, mais on les donne plus vite, sous prétexte de bénéficier de l’innovation. Et on s’aperçoit ensuite, dans les cinq ans qui suivent, qu’il y a des problèmes : AVC, infarctus, insuffisance hépatique…"

Pour ces spécialistes il est import que le malade prenne une position de sujet dans les soins. "C’est ce qui lui permettra de sortir de l’état de faiblesse dans lequel l’annonce de la maladie l’a plongé. Au passage, le médecin retrouvera la confiance de son malade. Car il ne sera pas simplement la voix d’une RCP mais bien un médecin qui a appris à examiner, à observer les réactions de ses patients, et à décider en fonctions de leurs caractéristiques, de leurs angoisses."


Atteinte d'un cancer à 90 ans, Norma dit non à... par morandini

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