By jeanmarcmorandini.com
Santé

De plus en plus de jeunes femmes meurent d'un infarctus !


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En Europe, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer. « La maladie cardiovasculaire de la femme est une urgence épidémiologique ! » De fait, ces maladies constituent la première cause de décès chez les femmes des pays industrialisés. En comparaison avec le cancer du sein, ces pathologies sont dix fois plus meurtrières. Aux États-Unis, plus d’un demi-million de femmes meurent chaque année d’une maladie cardiovasculaire. 

« Le risque cardiovasculaire de la femme a changé tout simplement parce que le profil du risque chez les femmes a changé. Quand j’étais jeune interne, quand on avait un infarctus chez une femme de moins de 40 ans, ce qui se produisait une fois par trimestre, c’était exceptionnel et on allait tous étudier le dossier de cette femme pour essayer  de comprendre. Aujourd’hui, toutes les semaines on est confronté à la prise en charge d’un infarctus chez la femme jeune de moins de 40 ans. Le simple fait d’être une femme pose un risque cardiovasculaire. À ce risque, vous ajoutez les risques classiques. C’est vrai que pour un infarctus chez un homme de 40 ans et une femme de 40 ans, le tableau clinique sera aujourd’hui beaucoup plus sévère chez la femme que chez l’homme. »

Globalement, la mortalité des maladies cardiovasculaires chez la femme n’a pas connu d’amélioration ces dernières années, et reste la première cause de mortalité féminine dans tous les pays d’Europe. Elles totalisent encore 52 % des causes de mortalité (42 % chez l’homme), avec 22 % de coronaropathie, 15 % d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 15 % pour les autres maladies cardiovasculaires.

Chez les femmes de moins de 75 ans, elles représentent 42 % des causes de mortalité en 2008, contre 38 % chez les hommes. Et si les AVC ont vu leur mortalité diminuer entre2008 et2012, les femmes meurent encore beaucoup plus d’AVC que les hommes : deux fois plus chez les femmes de moins de 75 ans (11 %) que les hommes de la même tranche d’âge (6 %).

Sur les cinq dernières années, le nombre d'hospitalisations en France pour infarctus chez les femmes jeunes s'est accru de manière significative, révèle en outre une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) à l'occasion de la journée de la femme indique l'Express.

"La progression du nombre d'hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans est passée de +3% par an entre 2002 et 2008 à +4,8% par an entre 2009 et 2013", précise cette étude. Il y a "urgence à bouleverser nos cultures sociétales, qui considèrent encore que les femmes jeunes sont protégées des maladies cardiovasculaires par leurs hormones", estime le professeur Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC dans l'éditorial du Bulletin.

"Nous faisons face à une épidémiologie préoccupante, notamment chez les femmes jeunes, qui s'explique essentiellement par l'évolution de leur mode de vie avec l'adoption, depuis 30 ans, des mêmes comportements à risque que ceux des hommes", dit-elle. Tabagisme, stress, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires, plus récemment alcool, certaines femmes ont vu leur hygiène de vie se dégrader ces dernières décennies.

"C'est l'accumulation de ces facteurs qui crée le risque", souligne la FFC.

 "Le tabagisme est le facteur de risque majeur de l'infarctus du myocarde chez la femme jeune", précise toutefois le Professeur Daniel Thomas, président d'honneur de la FFC.

« Les femmes sont mal diagnostiquées à la fois par elles-mêmes et par leur médecin, notamment parce qu’elles ont beaucoup plus souvent des symptômes atypiques.

En outre les femmes présentent un profil plus grave. Une fois qu’elles ont des symptômes et que la maladie coronaire est diagnostiquée, elles sont moins traitées.

On dit : "Elle est fatiguée, elle se plaint, c’est un problème psychosomatique, ses hormones l’embêtent." Malheureusement les conséquences sont terribles. Consultant plus tard, étant traitées plus tard, le cathétérisme intervient aussi plus tard et les temps de re-perfusion sont plus longs : dix minutes pour l’infarctus. Dix minutes, cela signifie une mortalité supérieure. Quant aux traitements de sortie d’hôpital, pourquoi les femmes ont-elles moins d’aspirine, moins de bêtabloquants, moins de statines ?»


De plus en plus de jeunes femmes meurent d... par morandini

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